Google AdWords, AdSense, fraudes et envers du décor
Click Fraud et Impression Fraud sont des méthodes trompeuses. Google à la fois déplore et lutte contre ces malversations mais aussi, il contribue à leur essor.
Click Fraud
Les campagnes Pay Par Click (PPC), autant chez Yahoo avec son système PPC Overture que AdWords de Google comme toutes les autre offres d’annonces de ce type dans Internet, sont comptabilisées au clic et sont sujet à la surenchère. Dans tous les cas, l’annonceur est en droit de payer uniquement pour ses annonces lorsqu’elles sont cliquées par un visiteur avec le système de type PPC.
Les premiers cas de « Click Fraud » ont fait surface à l’été 2005 et ce n’est pas Google qui a été pointé du doigt le plus fortement mais Yahoo. Le groupe Yahoo-Overture était associé à des partenaires d’applications logicielles de syndication génératrices de clics. À chaque fois qu’une page contenant une annonce était affichée, les logiciels faisaient croire que le lien avait été cliqué et que l’annonceur devait payer. Cette tactique était bénéfique à Yahoo et aux partenaires instigateurs de cette fraude avec lesquels Yahoo partageait les revenus.
Yahoo s’en amendé et a corrigé une grande partie de ces problèmes de fraudes. Google a moins été porté sur la sellette dans ce domaine mais a néanmoins mis des mécanismes en place pour contrer ces fraudes.
Le « Click Fraud » continue d’attirer l’attention des médias. Dans un article publié dans MediaPost en mars 2007, Shuman Ghosemajumder, Bunisess Product Manager chez Google, affirme que Google a la situation bien en main. Dans un article publié dans adwords.blogspot.com, Ghosemajumder affirme que des mesures proactives détectent les fraudes avant que le nombre effectif de clics soit porté au compte du client. Des mesures d’investigations sont aussi mises en place lorsque le client demande une vérification.
Un nombre de 10% des clics sont généralement exclus par Google en mode de filtrage proactif et ne sont pas chargés aux annonceurs. Seulement 0.02 % des demandes de révisions faites par les clients montrent des fraudes effectives selon Monsieur Ghosemajumder. Un des filtres par exemple, bloque toute tentative supplémentaire de clic lors d’une même apparition d’annonce. Il reste tout de même difficile pour les annonceurs de contester au-delà du rapport final de Google. Comment tenir compte des clics simples produits par les concurrents ou les erreurs de plusieurs internautes cliquant sans le vouloir sur une annonce ?
AdSense et « Impression Fraud »
AdSense est le système de Google par lequel les annonces sont publiées sur une multitude de pages Web à l’extérieur du moteur. Ces annonces peuvent être publiées sur des sites partenaires du programme de Google. Ce sont des sites qui vont de la vitrine d’entreprise aux pages personnelles. AdSense de Google n’est pas facturé aux annonceurs par clic de la même manière que AdWords. Ce n’est pas le nombre des clics qui est facturé à un prix marché comme AdWords mais le nombre de fois que l’annonce est affichée. Chaque annonce est facturée à l’annonceur par tranches de mille impressions.
L’annonce peut être affichée lors d’ouverture des pages des milliers de partenaires de Google qui participent à AdSense dans le monde entier. Les annonces AdSense sont réparties sur les pages affichées en accord avec le sujet de ces pages par une fonction sémantique propre à Google. En exemple, un concessionnaire automobile de la région de Montréal peut voir afficher son annonce sur des sites qui traitent du monde de l’automobile. Par contre, s’il n’a pas pris la peine de limiter expressément son territoire lors de la mise en fonction de ses annonces, elles peuvent aussi bien être affichées chez un vendeur d’automobiles en France.
Selon Tim Daty de MediaPost, pendant que les feux de la rampe sont encore braqués sur le « Click Fraud », c’est le phénomène « Impression Fraud » le plus dangereux des deux, qui est mis sous silence. Wikipedia définit le terme « Impression Fraud » comme une variante insidieuse du « Click Fraud », pénalisant l’annonceur qui obtient un ratio de clics très bas mais un nombre prohibitif d’impressions. Rappelons que c’est le nombre d’impressions qui est facturé à l’annonceur, peu importe s’il obtient des clics ou non.
Bien que Google prenne les moyens nécessaires pour limiter ce type de fraude, des augmentations de plus de 1300 % en impressions d’annonces ont été signalées et des pertes de clics de l’ordre de 95 % ont été enregistrées durant cette période pour une augmentation de coût de 932 % selon Tim Daty.
Cybersquatting, Domain Parking et Impression Fraud
Pour une meilleure compréhension de ce qui suit, voici une mise en contexte pour quelques termes :
Le cybersquatting est une action qui vise à s’accaparer des noms de domaine associés à des mots-clés importants ou à des marques pour les revendre à forts prix. Jugé comme de l’extorsion ou du parasitage, cette pratique est pénalisée par la Loi dans certains pays.
Peu de noms de domaine en .com sont encore disponibles. Un grand nombre de ceux-ci sont aux mains de ces spéculateurs en attente d’en retirer des profits. La majorité de ces noms de domaine sont inactifs et sont sous la garde des registraires. Faute de terme en français, cette façon de stationner les noms de domaines nom utilisés se nomme « Domain Parking ».
L’article de Tim Daty met en lumière d’autres éléments importants et qui influencent l’efficacité de AdSense. Il note que le cybersquatting infiltre le réseau de Google AdSense. Il est maintenant possible de constater que les « Domain Parking » sont souvent les sites qui viennent en tête des principaux afficheurs d’impressions de AdSense et qui rapportent le plus. De ces « Domain Parking », les noms des domaines qui ont une épellation intentionnelle très près des marques connues ou des sites Internet renommés sont ceux qui sont les plus rentables pour AdSense.
Selon Monsieur Daty, avec la possibilité de voir maintenant la provenance des impressions, les annonceurs sur AdSense commencent à trouver que Google fait un très mauvais partenariat avec le monde du « Domain Parking ». Il résume en disant que ce type de fraude réduit l’impact d’une campagne de publicité AdSence et en augmente considérablement le coût.
Investigation et contradictions
Un autre élément incite à pousser plus à fond nos recherches dans ce domaine. Les articles faisant état de l’utilisation de AdSense dans les « Domain Parking » s’accumulent. Ils indiquent que la majorité des registraires d’importance comme GoDaddy ou Sedo utilisent cette publicité provenant principalement de Google AdSense. Ces noms de domaines non utilisés tendent à faire croire qu’il s’agit d’un site complet ou d’un répertoire aux contenus réels. Ils ont généralement cet aspect :
Au fil de cette recherche, nous pouvons découvrir une piste très intéressante dont Google est l’instigateur. Google met spécialement à la disposition des « Domain Parking » un model prêt à l’emploie d’annonces AdSense.
Voici le lien vers la page officielle de Google qui offre ce produit :
http://www.google.com/domainpark/
Notez la similitude de l’offre de Google avec le « Domain Parking » dont la capture d’écran apparaît plus haut. Cette offre provient officiellement de Google et elle est spécialement destinée au « Domain Parking ». Google s’associe directement avec des contenus qui ne donnent aucune valeur ajoutée aux visiteurs ou à des cybersquatteurs. Cette pratique va à l’encontre du mandat que Google s’est lui-même donné de fournir à ses utilisateurs la meilleure qualité de contenus possible. Le gain semble primer sur la mission de l’entreprise.
Note 2012 : Google modifie au cours de l’année 2012 sa politique d’annonces AdSense mais les sites en mode « Parking » vont continuer à afficher des annonces par l’entremise exclusive des fournisseurs de services de parking, ce qui ne changera pas grand chose pour les internautes.
Un autre exemple ironique cette fois, d’un cas de « Domain Parking » approvisionné par Google via ses registraires associés :
Le donmaine semble depuis avoir été enlevé de la circulation
Google est inflexible à l’insulte dans sa démarche pour promouvoir AdSense.
Google Human Evaluation Raters et la contradiction
Voici la contradiction dans sa manifestation la plus invraisemblable. C’est maintenant connu que Google emploie des milliers de personnes dans le monde entier dans le but d’évaluer les résultats du moteur pour en améliorer la qualité. Ces personnes « Google Raters » ont le mandat de faire rapport sur les recherches fournies par Google et de donner leur opinion sur la qualité des résultats. Le site searchbistro.com a révélé en 2005 la teneur des travaux de cette équipe et a aussi mis en ligne des documents confidentiels de Google.
Guide général de Google pour ses Raters
Dans une copie du guide général publié par Google à l’intention de ses « Raters » et toujours disponible sur le site de SearchBistro, nous pouvons voir des exemples d’annonces PPC publiées dans des « Domain Parking ». C’est un document de formation qui montre comment évaluer la pertinence des sites par catégories. Cette échelle de mérite est déclinée à partir de la plus importante catégorie qui est vitale et les autres catégories qui vont comme suit : utile, appropriée, non appropriée, hors sujet et offensive.
C’est cette dernière qui attire notre attention. Les résultats qui sont assignés dans cette catégorie dite offensive sont jugés sans valeur par Google. La catégorie englobe les sites qui utilisent des codes de triche pour déjouer Google, la pornographie non sollicitée, les scripts malveillants et les sites trompeurs.
Google donne entre autres, des exemples de sites trompeurs à ses Raters. Le premier exemple est le suivant :
Voici la capture d’écran :
Est-ce que ça ne vous rappelle pas les exemples de « Domain Parking » plus haut ?
Selon Google, c’est un exemple d’un site sans contenu propre, uniquement réalisé dans le but de générer des revenus tirés des campagnes PPC.
Google donnait un autre exemple qui a pu changer depuis le temps de la publication de son document mais qui montre encore un exemple concret de ce type de publicité. Celui-ci est rattaché maintenant directement au registraire Sedo.com
Spam Guide de Google
Dans son document « Spam Guide » aussi disponible sur SearchBistro, Google demande à ses évaluateurs de dénoncer tous sites qui donnent à croire qu’il s’agit d’un répertoire et dont le seul but est de générer des revenus tirés des annonces PPC.
Voici un texte extrait de cette section qui traite des répertoires et du PPC :
“We want to mark as Offensive the pages that are set up for the purposes of collecting pay-per-click revenue without providing much content of their own. You will see such cases most frequently in conjunction with “search results” feeds”
Google indique clairement que les pages conçues dans le but de retirer des profits des annonces PPC sans contribuer à donner de l’information valable et originale aux visiteurs doivent être notées offensantes par ses Raters. Plus loin dans le document, nous trouvons cette citation :
“Google does not encourage creation of duplicates, so we are asking you to mark such result Offensive.”
Google dit clairement ne pas encourager la création de faux répertoires et des duplicata de répertoires qui ont pour seul but des gains PPC et il recommande de les cataloguer comme offensants.
Plusieurs exemples sont donnés et qui ne sont que des pages qui offrent des annonces PPC entre autres, celui-ci :
ou encore :
www.tools-directory.us/dir/matsushita_compressor/index.shtml
La situation éclairée montre un Google qui veut maintenir sa mission de produire une qualité de recherche toujours plus grande mais qui d’autre part, est lié aux impératifs financiers d’obtenir une plus grande rentabilité. Comme AdWords et AdSense sont des éléments très rentables pour Google, le roi de la recherche Internet ne peut se permettre de refuser des associations très lucratives quelles qu’elles soient.
AdWords et AdSense sont très payants pour Google. Est-ce qu’ils le sont réellement pour les annonceurs ?
Alternative et rentabilité maximale
Selon nous, la meilleure rentabilité dans Internet ne passe pas par ces annonces. Les entreprises qui payent pour ces annonces contribuent à encourager d’autres sites à poursuivre ce commerce très lucratif pour eux-mêmes. Ce type de publicité n’a pas été crée dans le but de favoriser les entreprises qui les utilisent mais uniquement dans le but de rentabiliser des espaces sur des pages Web. Une entreprise qui investi à promouvoir son propre site fait un investissement beaucoup plus rentable et durable.
Une entreprise qui investi dans sa propre diffusion et dans le développement de sa propre notoriété gagne beaucoup plus en retour sur investissement. Une entreprise qui se classe en première position dans Google sur une phrase-clé importante pour elle retire beaucoup plus de visiteurs ciblés que par ces annonces.
Prenons par exemple un phrase-clé qui est demandée 100 fois par jour dans Google. Elle rapportera au site qui est en première position de la recherche entre 90 à 100 visites par jour. Selon les évaluations de Google, le site affiché par AdWords pour la même phrase-clé et dans la même page recevra seulement entre 1 à 3 % des visiteurs potentiels.
Si votre entreprise arrête sa campagne AdWords elle redevient complètement anonyme. L’entreprise qui aura gagné la première position dans les résultats naturels de Google pourra rester en excellente position et continuer à recevoir près d’une centaine de visiteurs jour après jour pour cette unique phrase-clé, sans aucun déboursé supplémentaire. Cette notoriété, si elle est entretenue, peut rapporter des dividendes importants sur plusieurs années.
Investir sur votre propre site est beaucoup plus rentable que de donner vos budgets aux autres.
Merci pour tes éclaircissements !
Donc, ne pas s’aventurer a être annonceur sans etre sur de son coup.
NB : chez moi, le lien règles sous les commentaires n’indique rien. Est-ce normal ?
Bien cordialemement, Jip